+ it's a long road through the night. (shana) /end.

D'aussi loin que je me souvienne, je n'ai jamais connu la stabilité, la sécurité. Vous savez, celle d'avoir une famille, deux parents, éventuellement un frère ou une soeur, un chez soi, être stable. Cette chaleur qui vous enveloppe même dans les pires moments, celle des bras de votre mère vous réconfortant ou du baiser sur votre front que votre père vous donne avant de vous endormir, la sécurité. Je n'ai jamais connu ça. Mes parents sont morts il y a bien longtemps, sûrement trop longtemps pour que je me souvienne d'eux. J'ai quand même put garder l'identité qu'ils m'ont donné, leur nom de famille. En fait, c'est surtout car je n'ai jamais eut le 'bonheur' d'être adoptée. D'avoir une 'famille', une qui me voudrait, s'occuperait de moi et aimerait que je porte leur nom. A la place, j'ai été ballotée de famille d'accueil en famille d'accueil, attendant patiemment que la dame qui s'occupait de moi me trouve un fouiller. Une fois, elle m'en a trouvé un. Je devais avoir quoi ... Sept ans à tout cassé ? Une famille charmante, la femme était blonde, adorable mais stérile, à l'époque elle me l'a expliqué en me disant qu'elle ne savait pas avoir de bébé mais que Dieu m'avait confié à elle à la place, en lui demandant de rpendre soin de moi et que s'était le plus beau cadeau au monde à ses yeux. Elle était vraiment géniale. Elle s'appelait Emma. Le monsieur, Matthew, avait toujours l'air pas content, l'air sévère ancré sur le visage, mais ce n'était qu'une façade car au fond, il était aussi gentil et protecteur que sa femme. Je les avaient tout de suite adoré, ils étaient gentil et j'avais toute leur attention, et surtout, le lendemain, je n'étais pas ailleurs, dans une autre maison avec des visages inconnus et hostiles. Mais ca n'a pas durer. Moins qu'un an après, la procédure d'adoption bien entamée et la volonté de me garder plus présente que jamais, Emma est tombé malade, gravement malade. Je n'ai rien sut de tout ça à l'époque, on me l'a caché, on me disait juste qu'elle n'était pas bien, qu'elle était malade, que ca irait mieux. Sauf que voilà, quand on a un cancer à un stade avancé, bah ca ne va jamais mieux. Et les problèmes de coeur héréditaires n'ont en rien aider le tout. Elle s'est éteint, trop vite, vraiment trop vite, un jour, son coeur a laché. Aujourd'hui, je me dis que ce fut mieux que de mourir par le cancer, à petit feu et en souffrant.

Le jour de sa mort fut la veille de celle de mon anniversaire. Matthew ne m'a jamais rien dit mais aussi jeune étais-je, je n'étais pas pour autant idiote. J'avais rapidement deviné ce qui se passait quelque chose de grave et quand ce jour-là, je n'ai pas put aller la voir au soir comme à mon habitude, j'ai juste compris à demi mot qu'il s'était passé quelque chose de trop grave. Qu'elle était comme ma mère, au ciel. Ce fut aussi le jour où je me suis enfuie de la maison, sûrement une habitude que j'ai attrapée depuis que j'ai commencé à me sentir oppréssée dans la maison où je me trouvais. Je partais discrètement, puis une fois dehors je courais jusqu'à ne plus savoir où je me trouvais, puis je me planquais quelque part, m'asseyais et je laissais libre cours à mes émotions. Et ce jour-là ne fut pas une exception. Aussitôt ais-je touché le sol que mes larmes sont tombées. Et je ne savais plus m'arrêter. Je dois avoir pleurer pendant au moins dix minutes avant de remarquer des chaussures juste devant moi. J'ai relevé la tête, ne cherchant même pas à essuyer mes joues car je savais qu'il avait tout vu. Oui, il, car devant moi se tenait un garçon. Il devait avoir quelques années en plus que moi, quelque chose comme 11/12 ans et était juste planté devant moi à me regarder bizarrement avec ses grands yeux. J'ai ouvert la bouche, m'apprêtant à répliquer à ce que je sentais venir comme une insulte ou un rire. A la place, j'ai été clouée sur place. Le garçon m'avait juste balancé une sorte d'essui de vaisselle sur la tête avant de s'asseoir à côté de moi. Je l'ai regardé, éberluée avant de saisir l'objet et de m'essuyer maladroitement les joues. Quand je l'ai à nouveau regardé, il a juste hausser les épaules. J'aime pas quand on pleure et c'est tout ce que j'avais. J'ai roulé des yeux avant de lui rendre l'essui en le lui balancant sur la tête, comme il me l'avait fait. Urgh, arrête, c'est dégoutant. Et suite à sa tête, dégoutée mais franchement hilarante, je n'ai put que rire. Et ca faisait du bien après avoir autant eut envie de pleurer ces derniers temps. Il a sourit à son tour. Je pensais pas que ca serait aussi facile de te faire rire. Le rouge me montant aux joues, j'ai détourné la tête et commencer à bouder. Alors, qu'est-ce qu'il se passe ? A-t-il lancé comme si de rien n'était. Je l'ai regardé à nouveau et en haussant un sourcil j'ai répliqué : Tu ne comprendrais pas. Il a fronçer les siens avant d'hausser à nouveau les épaules. Bah, essaie toujours. Sauf que voilà, c'était plus facile à dire qu'à faire et quasi aussitôt que j'ai ouvert la bouche, mes larmes ont recommencer à tomber. C'était pas génial pour parler et je suis sûre qu'il n'a pas tout du comprendre. Ma ... ma ... Emma. C'est la dame qui s'occupe de moi à ... à la place de ... de ma maman. Bah ... Ils n'ont rien voulut me ... me dire ... Mais ... Je baissais les yeux sur le sol, posant les mains dans l'herbe et commencant à arracher les tiges. Mais, je sais qu'elle est ... Et un souffle à peine audible sortit la dure vérité, une vérite encore plus horrible à mes oreilles : Je sais qu'elle est partit au ciel. Comme ma maman. Et étrangement, je m'attendais à tout sauf au silence total qui suivit. Croyant qu'il était partit après m'avoir vu pleurer comme une mauviette, j'ai tourné la tête vers ce qui devait être son ancienne place ... mais il était toujours là, à regarder l'herbe comme moi quelques instants avant. Ma maman est morte aussi. A-t-il simplement laché. En gros, je m'étais bien trompée, il comprenait. Ne sachant pas quoi dire, je me suis juste allongée dans l'herbe et je l'ai vu faire de même. On est resté comme ça jusqu'à ce que Matthew ne me retrouve.
Quelques jours après, je retournais à la case départ : famille d'accueil. Je n'ai jamais plus revu le garçon, même après avoir connu quelques familles d'accueil vivant près de là où on s'était rencontré et le pire c'est que je ne lui avait même pas demandé son prénom.

Callaghan ? Qu'est-ce que tu fous deho- ... La phrase resta en suspension. Génial, mon flippant de patron venait de me découvrir entrain de chialer à l'arrière du bar pendant ma pau- ... Non, ma montre souligne l'évidence : je viens d'outre-passé ma pause. Double génial. Moi qui fait toujours attention pour ne jamais chialer en public, ni tout court d'ailleurs, vu que c'est même à peine si je m'autorise à verser une larme quand je suis seule dans ma chambre. Et là, ce fut juste de trop et j'ai perdu le contrôle. La dur et froide Shana Callaghan qui pleure dans l'arrière-court du bar où elle est censée recommencer à travail il y a au moins cinq bonnes minutes. Le destin se déchaîne à nouveau contre moi. Et le pire c'est que c'est même pas ma stupide collègue ou un client trop curieux qui m'a surprise mais mon putain de patron. J'aurais bien envie de dire que ma vie est fichue mais ce serait un peu trop fataliste. Ou trop tard. J'arrive dans une minute. Dis-je en tentant pitoyablement de ne pas sangloter en parlant. Sans succès, évidemment. Soudainement, un essui fit son apparition dans mon champ de vision. Un essui ? Sérieusement ? Soufflais-je, un sourire amer aux lèvres. Décidément, en deux fois qu'on me surprenait à pleurer depuis toutes ses années, les deux personnes étaient des mecs abonnés à des foutus essuis. C'est tout ce que j'avais. Et je n'aime pas voir les gens pleurer. Alors ... juste ... essuis-toi. Plus maladroit, tu meurs. Ce devait définitivement être un insensible ... Et étrangement, cette scène me rappelait trop celle de mon enfance. Ca me mit mal à l'aise. Je vais attraper une crampe là, Callaghan. Je secouais la tête, me remettant les idées en place avant d'attraper l'essui. Euh ... oui ... Désolée. Je m'essui rapidement les joues, sûrement même pas proprement mais je m'en fichais bien de l'allure que j'avais en ce moment. Qu'est-ce qu'il se passe cette fois ? Je relève le regard, choquée. Ce n'est que maintenant que je comprends. Que ca me frappe. Oh ... Oh putain ! Les sourcils froncés, il me regarde, cherchant à comprendre. Puis son expression change et je crois qu'il a compris. T'es ... t'es le gars à l'essui. Celui de quand j'étais gamine. Celui qui ... 'Celui qui m'a vu pleurer', mais je n'ai pas sut finir ma phrase. Choquée devant la découverte, je me mets à faire de petits pas de gauche à droite, regardant le sol et bougeant des mains pendant que l'information me monte vraiment au cerveau. Je devais probablement me tromper ... Mais là, c'était trop gros pour être une coïncidence et il ne m'avait jamais vu pleurer auparavant, enfin, pas mon patron, mais le petit garçon si. Je repose mon regard sur lui et comprends qu'il le savait. Qu'il le savait depuis le début. Et en plus, tu le savais ! Et tu ne m'as rien dit ! Je commencais doucement à m'énerver, augmentant le ton de ma voix progressivement sans m'en rendre compte. J'étais du genre à m'énerver trop facilement, à monter sur mes grands chevaux aussi vite que l'éclair. Puis il prit la parole et étrangement, je ne bouillonnais plus autant. Ouai ... J'aurais du te le dire ... Et ce fut tout ce qu'il me donna comme explication. Je lachais une sorte de grognement de rage avant de passer la main dans mes cheveux et d'expirer calmement. En y regardant de plus près, je pense que j'aurais très mal accepter le fait qu'il soit le garçon à l'essui et je ne l'aurais jamais cru en fait. Et savoir qu'il m'avait vu pleurer, même si c'était quand j'étais petite, m'aurait quasiment poussée à quitter le job aussitôt. Or, j'en avais besoin à l'époque et encore maintenant. Un an que je travaillais avec lui et je n'avais rien remarqué. Avoue, t'adorais juste trop de jouer les patron flippant et sévère ? Dis-je, un sourire aux lèvres, essayant de calmer l'atmosphère, et expliquant à demi mot que je ne lui en veux pas finalement, que j'ai compris pourquoi il avait fait ça. Et bien, ce n'est pas tous les jours qu'on a la chance de terroriser la jeune Callaghan au quotidien. Je ris. Tu ne me terrorises pas du tout, monsieur grochon. Puis soudainement, le visage vide d'expression, les sourcils froncés, il s'est avancé vers moi et je dus avoué que ... que ce gars me faisait définitivement flippé. Puis il se mit à rire quand je fis un pas en arrière et inconsciemment j'ai tourné la tête, croisé les bras, signe que je boudais. Rah, la honte. Bon d'accord ... peut-être juste un petit peu. Il sourit avant de s'appuyer contre le mur le plus proche. Alors, il se passe quoi pour que t'en arrives à ... Enfin, tu vois quoi. Il fit un geste de la main m'englobant. Ce fut à mon tour de rire. Apparemment, même évoquer quelqu'un qui pleure le mettait mal à l'aise. Ca n'a pas changé ça. Dis-je pensivement. Il ne répliqua pas. Disons juste que j'ai craqué après des années ... Et ma ma meilleure amie a quitter la ville, après la mort de son frère et ... Je n'ai pas de nouvelles. Le silence. Et étrangement, il ne me dérange pas. Je sais qu'il comprend et le dire à quelqu'un, ca soulage. Tu verras, elle reviendra. Et si elle ne le fait pas, c'est que c'était une idiote. Je lui mis un coup dans les côtes et même si ca ne lui fit quasiment rien, ca me fit du bien. Ca reste mon amie. Il a haussé les épaules et j'ai sécoué la tête, désespérée. Ohh, t'es toujours le mignon petit garçon tout gentil ... Dis-je taquine. Et bien qu'il ne fit rien voir, je savais que ca le touchait tout en l'amusant. Tu sais ce qu'il te dit le petit garçon tout gentil ? Retourne travailler Callaghan ou je risque d'envisager de me séparer d'une des mes employées ... Un sourire satisfait sur le visage, j'enpoignais la porte et l'ouvrir. Mais oui, mais oui, c'est ça ... Emrys. Appuyant bien sur son prénom, j'entrais rapidement à l'intérieur, l'entendant juré avant que la porte ne se referme. Je n'ai jamais compris pourquoi son prénom l'emmerdait autant, mais je sens que ca va m'amuser. Repoussant Lexie et mes petits soucis personnels et d'argent dans un coin de ma tête, je me remis à derrière le bar.

Vous êtes tous adorables.

Tea Spoon, la fille sur ton vava est genre trop belle. Merci beaucoup.

Désolée pour Nina, j'avoue que j'ai du mal à m'en détaché sur un forum. Mais je te réserve ce lien, promis. Merci beaucoup.

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