de ma fiche.t'es donc partie, avec rien du tout. hormis ce que tu portais sur toi. et tu sentais terriblement mal. tout en étant heureuse. heureuse pour ton père. heureuse pour toi. mal de le laisser. t'en étais malade même. t'as fait un tour de la ville une dernière fois. esperant ne pas croiser ton père. ce serait trop dur. le revoir pourrait te faire changer d'avis. et il n'en était pas question. pas si proche du but. t'avais pas des amis à qui dire aurevoir? non, t'en a pas, t'es pas l'genre à en avoir des vrais toi. de toute façon, vous finirez bien par vous oublier.
t'as repris la route vers ce fameux banc où tout a changé. il était là. t'as enfin souris. tu savais rien de lui. rien. pourtant, il savait tout de toi. «
t'as rien ramené petite ?» tu souris encore plus. comme si t'avais quoique ce soit. tu lui as dis que t'avais rien du tout. tu t'es avancée vers lui, et t'as pris place à côté. et après ? après quoi ? si ça se trouve, c'était que des paroles en l'air tout à l'heure. si ça se trouve, rien n'est vrai. si ça se trouve, tu vas rester là. «
suis moi. » «
où ça ? » «
suis moi, c'est tout. » tu l'as suivi. il t'as emmenée dans sa voiture. la première fois de ta vie que tu montes dans une voiture d'ailleurs. c'est comment ? confortable ? c'est tout ce que tu en penses ? ah ouais. c'est plus confortable que tout ce qu'il y a chez toi. ou a l'école. ou dehors. ouais. on comprend mieux. tu t'assoies devant. il te regarde un moment. t'as l'impression que ça dur longtemps. tu le dévisages aussi. tu comprends pas. t'as fais quoi ? «
tu comptes mettre ta ceinture un jour ? » «
oh, je suis désolée, on peut pas tous se payer une bagnole. j'ai pas les réflexes. » t'as répondu, baissant les yeux; mais tu savais pas où elle était la ceinture. t'en avais vraiment aucune idée. tu te sentais stupide. carrement. alors, t'as attendu qu'il mette la sienne. tu copirais ensuite. mais il a rien fait de tout ça. à la place, il a sorti un cigarette. il te regardait. ça l'amusait. tu l'amusais. comment t'étais perdue. t'as croisé les bras; tu boudais pas, t'étais juste fâchée. lui, il continuait avec sa clope. t'as tendu la main pour en avoir une aussi, comme s'il allait t'en donner. il a fait non de la tête. «
tu fumes pour en profiter ? tu fumes pour mourir ?» «
toi, tu fumerais pourquoi ? » «
mourir. » tu réponds en roulant des yeux. la question se posait même pas à toi. c'était tellement logique pour toi. il ne s'attendait pas à deux choses. 1) la question. parce qu'à cette age, on pense pas encore à ça. t'as quoi ? 14 ans ? ta mort, t'es persuadée que ça libererait tout le monde. et 2) la réponse. bien-sûr. «
j'ai bien fait de pas t'en refiler une. » «
j'fumerai bien un jour ou l'autre. tu sais. » ouais. il savait. il commençait à comprendre comment tu fonctionnais. c'était pas complqué. c'est simple d'être compliqué. «
mets ta putain de ceinture que je mette la mienne. »
vous êtes dans un hôtel. dans sa suite. il est derrière son ordinateur. il règles quelques trucs il a dit. «
c'est quoi ton nom ? » il connaissait toujours pas ton nom. damn. t'aimais pas ton prénom. t'aimais pas qu'on te pose la question. ça voulait dire erreure en russe. c'est les seules mots que ta mère sortait à ta naissance. ils avaient pas le choix. ouais. on a toujours le choix, ces cons. c'est devenu ton prénom. «
pleskun » t'as répondu. le nom de famille de ton père. «
ton prénom, j'te parle de ton prénom. » «
j'préfère que tu n'le connaisses pas. »tu t'es mordillé la lèvre inférieure. et t'avais pour la première fois de la journée la larme à l'oeil. fallait pas pousser. au fond, t'es fragile. fais pas genre. «
c'est pas si horrible. » t'as pas répondu. qu'est ce qu'il en savait lui. hein ? il savait rien. tu tenais un coussin entre tes mains, et t'as jamais autant serrais quelque chose entre tes mains. jamais. il t'as fixé. vous vous êtes fixésun long moment. t'as fini par baisser les yeux. muette. alors, il s'est levé. il s'est mis à côté de toi, et il t'as serrée fort, fort. «
dis le moi, on le changera. » «
ошибки » voilà, c'était dit. erreure. c'était ça ton prénom. c'est pour ça qu'on t'appelle vika. ton deuxième prénom. ton père en a bavé pour te l'ajouter, mais même lui, tu l'aimais pas. c'était trop simple. et t'as chialé. t'as chialé. comme une gosse. t'es encore, toujours une gosse. mais t'as toujours agit comme si t'en étais pas une. mais t'es une gosse. une putain d'gosse qui a pas tellement eu de chance dans la vie. oui, vas-y pleure petite fille. ça te fera du bien. c'est fini de toute façon. t'en auras un autre de prénom. t'en choisira un.
tu t'es redressée d'un coup. alarmée. «
pourquoi tu fais ça... pour quoi ? pourquoi ? t'es un tueur ? un mafieux ? un mac ? un psycho ? un.. violeur ? » il t'a écoutée énumérer tous ces trucs absurdes qui ne l'étaient pas tellement. et au lieu d'être vêxé. au lieu de se facher. il rit. il rit tellement . il arrive pas à s'arrêter. et tu restais figée. droite. tu t'sentais stupide d'avoir pensé ça. mais toi. t'es méfiante. et c'est bien. faut l'être dans la vie. «
non, petite erreure. je suis rien de tout ça. » t'as pas réagi quand il t'a appelée erreure, parce que tu sais que lui, il le pense pas. «
tu veux quoi alors ? » «
rien. » «
tant mieux. parce que j'ai rien. parce que je suis rien. »
tu t'es réveillée vingt-quatre heures plus tard. t'as dormi vingt-quatre heures d'affilé. à croire que t'avais jamais bien dormi de ta vie. et c'était le cas. t'as jamais bien dormi. tu t'es trouvée dans un grand lit, son lit. et je sais c'que tout l'monde pense. non, il t'a pas touchée. non. et il le fera pas. jamais. tu t'es levée, t'as fait le tour de la suite. y avait des fruits sur une table. t'en a mangé. trop mangé. t'avais faim. tu te sentais tellement mieux là. il n y avait personne à part toi. pendant que t'étais allongée, t'as vu un globe. un globe terrestre. avec tous les noms de pays, certaines villes. pleins. alors, t'as eu une idée. tu te disais que tu prendrais un nom de pays. un nom de ville. un nom dans ce globe. n'importe lequel. le premier sur lequel tu tomberais. tu l'as tourné. t'as fermé les yeux, et t'as mis ton doigt au hasard. alors... alors t'es tombée sur un pays. mais c'était horrible. c'était long. c'était moche. c'était zimbabwe. «
c'est une blague ? » et non. non. jamais. jamais tu t'appelerais comme ça. tu tenais même pas parole envers toi même. t'as essayé une deuxième fois. esperant tomber sur quelque chose de mieux. de plus beau. et c'était le cas. «
alaska. alaska. alaska. » alaska. nord d'amérique. alaska. le froid, comme en russie. c'était beau. et c'est comme ça que t'as décidé de t'appeler comme ça.
alaska.
«
alaska pleskun. c'est ça mon nom. alaska vika pleskun. » «
d'où tu sors ça ?» «
du globe. j'veux ça comme nom. t'as dis que je changerai. » «
on changera p'tite. on changera. on pars dans deux jours, laisse moi le temps de faire tes papiers.» c'est comme ça que tout à commencé. c'est comme ça que t'es partie d'ici. c'est comme ça que tu t'es faite une nouvelle vie, alaska. avec cole, ah oui. c'est son nom à lui. il t'a adoptée. tu découvriras plus tard qu'il a fait ça parce que tu lui rappelles sa fille qui n'est plus là. t'apprendra plus tard qu'il est ancien mannequin. t'apprendra aussi qu'il recrute, et c'est grace à lui que t'es model maintenant. reconnue. admirée. grace à lui. tout vient de lui. tu es presque à lui. tu ferais n'importe quoi pour lui. n'importe quoi.
+(non, pas l'album d'ed sheeran.
des plus. sisi.
)
- vous êtes totalement libre pour l'histoire de cole, y a juste cette partie là que j'ai écrite qu'il faut respecter, plus le fait qu'il ait perdu sa femme & sa fille yésépacomment, trouvez, j'ai assez donné.
- pour le groupe, c'est un i follow you, j'pense. à moins que vous vouliez faire de lui un do it like irish, qui veut s'installer toussa.
- il vient les week-end ou quand il a le temps, pour alaska. tout est libre en fait.
Accueil 
