Un jour je dominerais le monde, mais pas demain, j'ai poney. (sinounet)

Sinéad & Sersha Ça va être hallu... attends la suite... cinant !

« Toi, tu veux pécho. » Je me retourne et puis aperçois ma petite soeur, Sheevah. Je tourne autour de moi-même en montrant à ma soeur ma tenue. C'était peut-être la seule fois de ma vie que je portais une robe mais Sinéad m'avait bien prévenu "t'a intérêt de bien t'habiller, c'est une soirée classe. pour une fois tu seras bonne." J'avais donc suivi des ordres de môsieur Stuckhart et j'avais donc enfilé une robe qui se trouvait dans le placard de ma soeur. Heureusement pour moi on faisait un peu près la même taille et le même poids. « Les parents de Sin' organisent une soirée "chic", tenue de soirée obligatoire. » Je me regardais longuement dans le miroir, finalement je me trouvais plutôt bonne, je dirais même plus, je m'auto-kiff avec cette robe même si je n'étais pas vraiment à l'aise. Enfin tant pis, pour Sin' j'irais même mettre une robe, si c'est pas une preuve d'amour ça. Je me retournais vers la brunette qui était en pyjama pink rose fluo. « Baptist ne ta pas invité ? » C'est pas que je ne suis pas du genre timide ou quoique se soit, je n'ai pas de mal. Le truc c'est que même si j'adore les parents de Sin', leurs potes bourges, chics et droits me pètent littéralement les ovaires avec toutes les bonnes manières. Même si mes parents faisaient partie de cette "catégorie", j'étais plutôt du genre à dire des jurons toutes les deux secondes. Avec ce genre de personne, une fois que tu dis "putain", ils bloquent sur toi en te regardant de haut avec des yeux qui disent cette gamine a été éduquer par des cochons. C'est pour ça que j'aurais bien aimée que ma soeur soit de la partie ce soir. « J'ai autre chose à faire que de te tenir la chandelle. » Je lui sourie et lâche un baiser sur la joue avant de filer en sautillant dans la salle de bain, histoire de me mettre les cheveux en arrière et me maquiller un chouilla.

Je ne savais pas si Sin' allait aimer ce look, il était habitué à me voir en jean troué, enfin mon look de garçon manqué quoi. En réalité je ne savais pas quel était son genre de fille ? Peut-être qu'il sortait avec moi parce que dans le fond il aime bien ce côté garçon. Qui sait, il est peut-être gay refoulé ? Peut-être qu'il aimait les fausses blondes avec des gros nichons. Dans ce cas il s'était trompé de meuf parce que j'étais surement tout le contraire du mot "bimbo". Je me sentais conne des fois, j'avais l'impression de faire tourner mon monde autour de lui, est-ce que Sin' va bien et nianiania. Putain mais l'amour me rend trop niaise. A chaque fois que je recevais un message de sa part c'est comme si je venais d'apprendre que j'avais mon bac, comme si c'était la première fois qu'il me parlait. On dirait même la collégienne toute hystérique parce que le plus beau garçon de l'équipe de basket trop bien baraqué et tout, le plus populaire venait de la regarder. Tout ce que je déteste, mais comment je peux lui résister ? Je suis dingue, peut-être folle, mais ce qui est sûr c'est que je suis amoureuse. C'est donc avec un petit sourire en coin que je terminais de me peaufiner et de me parfumer. J'étais prête. Enfin je pense. Je devais mettre quelles chaussures avec ce genre de robe ? Des talons ou mes rangers ? Je commençais lentement à me mettre à la place de ma soeur et aux choix difficiles dont elle était confrontée tous les matins. Qu'est-ce que ça peut être bête une meuf. « Évites les talons, tu vas te péter la gueule. » Je fis une moue désespérée, le style de la robe noir pouvait passer avec mes rangers, je pouvais mettre une veste en dessus et hop l'affaire est dans le sac. Vendu, j'avais pas de temps à perdre avec mon choix de chaussure.

***

Dans la main, mon téléphone. Oui, j'aimais l'avoir dans la main, au moins je savais où il était. Sans mon téléphone c'est simple je n'avais plus de vie. Toutes les vidéos qui pouvaient foutre la honte aux gens que je connaissais (à Sin' aussi d'ailleurs) étaient dans mon téléphone. Je voudrais perdre ça pour rien au monde. Je faisais ça quand Sin' ou Finn étaient encore mes meilleurs amis, j'aimais bien leur casser leur coup. Peut-être que je ne voulais pas qu'ils me mettent de côté pour une autre fille, peut-être que j'étais jalouse et trop possessive. C'est vrai qu'il faut dire que je m'arrangeais toujours pour qu'ils ne sortent pas avec des filles ou du moins pas longtemps. Je savais qu'on pouvait se déchirer à tout instant et voir une autre fille dans l'équipe m'aurait fait peut-être péter les plombs, qui sait ? Enfin, de toute manière maintenant Finn est parti et notre trio a explosé quand même. Je lui en veux, peut-être moins qu'avant et j'espérais au plus profond de moi qu'il reviendrait ou alors qu'il nous donne de ces nouvelles mais je savais que si ils revenaient en faisant comme si de rien, je pouvais lui foutre mon poing dans la figure. Ouais et même si j'aime sa tronche de sale blondasse de merde. M'enfin, tant pis pour lui, il fait ce qu'il veut. Revenons à nos cochons. Je me dirigeais vers la maison des Stuckhart à petits pas. Je commençais à me poser des questions sur ma tenue. Bordel, j'me comportais comme une vraie fille. De toute manière c'était trop tard. Je sonnais à la porte dans l'attente d'une réponse et surtout d'une ouverture. Une petite tête brune m’apparut et dès la première seconde je reconnu mini Stuckhart. « T'es b... venue. C'est cool. » Sayé, la soirée avait bel et bien commencé. J'entrais dans le hall de cette grande maison que je connaissais comme ma poche. D'ailleurs, la mère Stuckhart n'avait pas un super goût pour la décoration, c'était sobre et trop "bourge" à mon goût. Enfin, bref j'étais pas là pour ça. C'était surtout pour Sinéad que j'étais présente ce soir.

Sinéad & Sersha Ça va être hallu... attends la suite... cinant !

« Couvrez vous. » C'est qu'elle n'était pas du genre discrète et devant les vieux ce n'était surement pas ce qu'il fallait dire. D'un côté j'avais ma mère qui me faisait des leçons sur le sexe comme si je savais pas encore comment on faisait les bébés, du coup elle venait environ une fois par semaine pour venir me demander "alors c'était bien ce petit week end avec Sinéad ?" Elle avait tendance à tourner autour du pot, je ne savais pas d'où on tenait notre grande gueule parce qu'elle était surement plus délicate. Nous, délicatesse on ne connaissait pas. Elle me faisait rire la vieille quand elle venait avec son air curieuse et je crois qu'à chaque ma réponse la troublait. « Non, il a pas trempé le biscuit. » J'pense qu'elle ne me croit pas. Par contre mon vieux c'est différent, lui il est bien content que Sinéad n'ai jamais eu envie de me sauter parce qu'il serait capable de le foutre dans le coffre de sa voiture, de le tuer, de tuer ses parents et même de torturer leur poisson rouge. En même temps c'est un père quoi. J'me souviens qu'il m'avait dit que l'âge pour perdre sa virginité était au moins après quarante ans. C'est qu'il est bien naïf le vieux s'il croyait que j'allais l'écouter, puis quarante ans c'est dans longtemps. Il aimait bien Sinéad, il le trouvait gentil, "poli" (énorme blague) et marrant, c'est vrai qu'il l'apprécie, en tout cas plus que Finn. Il avait déjà des plans dans sa tête, j'suis sûre qu'il veut déjà nous marier et avoir des petits-enfants. Il est fou le vieux. La seule personne de normale dans cette famille c'était bien le chien. C'est vrai, c'est le chien qui dort, qui mange, qui ronfle. La normalité ça pue du cul de toute manière, je voulais pas être normale, rentrer dans les normes et encore moins être une fille comme les autres. Le maquillage j'en avais très peu, des talons j'en avais pas du tout et des robes encore moins. J'ai toujours été comme ça, j'voulais pas de barbies moi, non j'voulais des billes. Parce que c'est billes c'est trop cool. Alors quand j'avais une poupée je la donnais soit à la voisine, soit à Sheevah. Elle aimait bien jouer à ken et barbie et dieu seul sait à quel point ces jeunes peuvent être pervers. Enfin, elle en avait pas conscience mais quand elle se promenait avec ken sans vêtement dans la main, on se demandait bien ce qu'il venait de faire à barbie. Enfin bref, c'est ma soeur quoi. Quand j'pensais à barbie j'avais des tas de prénoms qui pouvaient y être associés, des pauvres nulles en manque d'amour. J'en avais rencontré une à une soirée, une blondasse en train de pleurer dans les chiottes avec une bouteille de vodka à la main à moitié vide. Elle bavait en me racontant sa vie de merde parce qu'un garçon venait de lui foutre le râteau du siècle sans que je lui demande. Tu vois, ça c'est des problèmes très importants. « Va sur adopteunmec.com. »

La porte d'entrée des Stuckhart était belle, je ne sais pas pourquoi mais j'aimais bien être face à elle, cette grande porte blanche. Elle était vraiment belle. Ensuite c'est un visage connu qui vint m'ouvrir la porte, c'était mini Stuckhart. Le mini Stuckhart, que dire de lui ? Il était mignon, j'l'aimais pas. Il faut dire qu'il est toujours présent pour moi, même quand j'en ai pas besoin. Non mais réellement, c'est un gentil garçon et j'ai de la chance de l'avoir, je ne sais pas ce que je ferais sans lui parce que c'est pas Sinéad qui viendrait m'aider à faire quelque chose, ni porter mes sac, non au contraire il serait ravi de me laisser dans ma merde. En pénétrant dans l'huge house des Stuckhart que je connaissais comme ma poche, je regardais autour de moi histoire d'analyser les personnes présentes ce soir à cette fête chic et branchée, ou plutôt le bal des coincés. Je saluai certaines personnes avant de m'impatienter. Non c'est vrai, j'devais me grouiller le cul pour arriver en avance et môsieur n'était pas encore près. Pire qu'une nana. En plus c'est pas que j'étais mal à l'aise, mais mes sujets de conversations ne sont pas appropriés à ce genre de personne, du coup je collais Baptist. Peu importe s'il voulait aller aux toilettes, je le collais. Mais miracle, le Sinéad tant attendu descendu le grand escalier tel un prince a mon plus grand bonheur. « Oaaaaah ! » Je regardais le garçon avec un air un peu interrogatif (oui c'est pour faire genre) avant de regarder mes jambes. Il ne me quittait plus du regard, j'étais son unique attraction, enfin pour le moment, et j'étais pas peu fière de moi bon bien évidemment je ne le montrais pas. « T'es.. Ouah. » Wesh mais ça veut dire quoi ouah ? Peu importe, je me sentais d'un coup péter plus haut que mon cul. J'étais fière de porter une robe. Tu vois ça fait comme dans les films, le mec descend (bon d'habitude c'est la fille qui descend les escaliers) au ralentit et l'autre... il attend qu'il descende une bonne fois pour toute. « Arrête de me mater. C'est quoi le programme ce soir ? » Non en réalité ça ne me dérangeait pas, mais j'étais mal à l'aise. Je n'avais pas l'habitude de ce genre de scène et ce n'était pas mon truc visiblement. Puis tu vois la c'était genre j'te regarde, tu me regardes, j'te re-regarde, hinhin très impressionnant. Tac tac ça c'est fait, le changement de sujet. Je le regardais avec grande attention, ce soir les maîtres c'est nous.